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La Cantine d'Agnès
28 juin 2007

Jeudi 15 - Dimanche 18 : la galère du retour

En espérant que ça ne nous porte pas malheur pour le retour de Norvège !

Il n'y a plus de photos alors... on va abréger.
Nous quittons Moab, après une mission galère pour vérifier la pression des pneus. Nous passons par Cisco : la zone totale : maisons de bois en ruines, épaves de bagnoles, poteaux électriques de guingois, une parabole, "Private property. No trepassing" : c'est encore occupé. On ne traîne pas trop...

On emprunte à nouveau la route 70, vers l'Est cette fois, en direction de Denver. C'est long... Nous arrivons à Denver et c'est du délire ! La ville s'étend sur des miles et des miles. Ca n'en finit pas. On est sur l'autoroute, et en dessous, à côté, c'est la ville. On aperçoit le District Center et ses gratte-ciels au loin. On arrive à la zone aéroportuaire. C'est là-aussi complètement démesuré. D'ailleurs, l'aéroport de Denver est le premier du monde en ce qui concerne la surface au sol. Nous hésitons sur la marche à suivre et pensons nous renseigner auprès du loueur. Grave erreur. Nous suivons les panneaux : loueurs de voitures et sur des kilomètres s'enchaînent les garages de retour des véhicules, entreprise par entreprise. C'est vraiment incroyable ! Pas d'échapatoire possible. Nous rendons la voiture (avec plus de 2000 miles supplémentaires au compteur), faisons nos valises sur le parking, prenons une navette pour les terminaux, d'où nous réservons un hôtel. Une navette vient nous chercher.

Vendredi matin, nous reprenons la navette pour l'aéroport. Tout est gigantesque mais très bien organisé. Et là... les galères commencent. Mon avion a été annulé en raison d'une tempête de neige sur la côte Est (des avantages et des inconvénients de voyager hors saison). Nous faisons la queue pendant deux heures, puis le monsieur met une demi-heure à me trouver d'autres avions (dont un en stand-by). L'avion de Vincent part sans problèmes.
Puis... mon vol de remplacement est également annulé. Youpla boum ! Je refais la queue. Personne ne s'énerve, tout le monde prend son mal en patience. Les employés gardent le sourire et plaisantent. On me trouve un avion pour Chicago (au lieu de Philadelphie, peu m'importe), d'où je devrais avoir un avion pour Munich si tout va bien

Vendredi soir : je suis arrivée à Chicago. L'avion pour Munich est prévu samedi soir. J'ai un coupon pour un hôtel à tarif réduit. En fait, rien n'est disponible à moins de 100$ hors taxes. Je rencontre Laureen, aussi paumée que moi dans l'aéroport. On décide de réserver deux chambres dans le même motel et d'y aller en taxi. Et c'est parti pour une nuit de délire !!!
Les deux premiers taxis refusent de nous prendre. Le troisième tourne en rond autour de l'aéroport puis consulte son annuaire sur la bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute... Gros foutage de gu...  Une voiture de police s'arrête et la policière, patrouilleuse de nuit, demande ce qu'il se passe. Elle nous fait monter dans sa voiture, un énorme 4x4 très confortable. Elle nous amène à l'hôtel où... il n'y a pas de chambres pour nous. La policière nous ramène à l'aéroport. L'Amérique : sourire et serviabilité au milieu d'un monde de fou. Merci 1000 fois, Ma'am !!! Nous cherchons désespérement un endroit où passer la nuit dans l'aéroport. Nous déambulons dans les terminaux, plus ou moins froids, plus ou moins glauques. Nous ne sommes tout de même pas seules : les rares sièges sont occupés, mais bon... Des agents de sécurité nous disent de ne pas rester là. Mais que faire ? Tous les hôtels sont complets !!! (la prochaine fois : règle n°1 : ne pas sortir du terminal !!!). Nous tentons notre chance... au Hilton... qui est DANS l'aéroport. Complet lui aussi. Le concierge nous propose d'appeler un hôtel qui aurait encore des chambres, fumeurs. Vade retro tabacco ! Merci ! Nous réservons la chambre et un taxi. Et la ronde continue... Le chauffeur de taxi, avec la meilleure volonté du monde, ne trouve pas l'hôtel. Il appelle sa centrale, il appelle l'hôtel. On fait des kilomètres et des kilomètres. Laureen veut retourner à l'aéroport, moi, je ne veux pas. Je suis sûre que le chauffeur va finir par trouver. Les avenues font plusieurs dizaines de miles. Il est Kenyan, la voiture sent les épices, je m'y sens bien. Il finit par trouver. Merci infiniment, monsieur !
Ouf, la chambre existe bien. La situation est presque comique. Nous nous sommes rencontrées à l'aéroport quelques heures auparavant, avons échangé quelques mots (mon anglais est vraiment catastrophique !). Nous nous écroulons chacune d'un côté du King Size.

Samedi matin : douche, petit dej et retour à l'aéroport. Nous nous disons adieu et nous souhaitons bonne chance. J'obtiens ma carte d'accès à bord en quelques minutes et passe les portiques de sécurité. Ouf !!! Il ne me reste plus qu'à zoner jusqu'à l'embarquement prévu en fin d'après-midi. Je loue un poste internet et essaie désespérement d'envoyer un mail à Vincent depuis mes trois boîtes mails. Ca ne marche pas ! J'utilise donc la boîte de Vincent (merci de m'avoir filé le mot de passe). Les téléphones portables : faut pas rêver !!! même tri-bandes, même gsm, même en achetant des cartes spéciales US, CA NE MARCHE PAS.
On est beaucoup mieux à attendre dans le terminal. Les sièges sont rembourrés, il fait beaucoup moins froid. Beaucoup de gens portent des trèfles à quatre feuilles ou des colliers verts brillants. Ca doit être la Saint-Patrick. Les sandwichs sont toujours aussi infects (la SNCF mérite trois étoiles en comparaison), le café passable. Les employés sont noirs (sauf la sécurité aérienne internationale : TSA), les voyageurs sont blancs. Et pour boire, il y a comme dans les autres aéroport des fontaines qui lancent un jet d'eau qu'il faut attraper au vol. Il faut prendre le coup. Très hygiénique en tout cas ! Et pour une fois, pas de déchets. Les avions partent : Bruxelles, Pékin, San Francisco... Mon vol est enfin affiché. J'embarque. L'avion est complet. Nous décollons et allons à la rencontre de la nuit.
Chicago, vue de haut avec les lumières de fin d'après-midi, est magnifique. Il y a de multiples plans d'eau où la lumière se reflète. Nous approchons ensuite de Detroit et de la frontière canadienne. Le découpage de l'espace est incroyable : quadrillage, subdivisions, routes à 45°... Les villes aussi suivent ce schéma géométrique. Nous survolons Toronto. J'adore l'avion, malgré ses inconvénients.
Nuit très courte. Très mal aux jambes. Lever de soleil au-dessus de l'Angleterre. La mer de nuages est gris-bleutée : atmosphère très Mary Poppins.
Nous sommes dimanche matin et nous atterrissons sans encombres à Munich, un peu avant huit heures. Bien sûr ma valise n'est pas là. Je fais lancer une recherche et cherche le comptoir de la navette pour Innsbruck. Une heure plus tard, je suis dans le mini-bus avec un chauffeur aussi barge que celui de l'aller.
Et à midi ! retour aux pénates ! ouf ! Vincent est arrivé la veille. Ma valise me fut livrée à domicile en fin d'après-midi (vol direct depuis Denver !). Elle avait bien sûr été ouverte et contrôlée (heureusement que je n'avais pas fermé la serrure!).
La reprise fut dure ! (Moralité : prévoyez toujours au strict minimum 24 heures de battement, sans parler de la fatigue ou du rangement. Si mon premier vol de remplacement n'avait pas été annulé et que j'étais passée comme prévu  par Philadelphie, je ne serais arrivée que lundi matin en Europe, car j'étais en liste d'attente sur des vols complets). Il m'a fallu un mois pour rentrer dans ma tête et... trois mois pour faire le récit !

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